Nuit 12 - Mercredi 26 août - Que d'aventures !!

Décalés


Il y a comme un malaise, Julia en polaire et chaussures de marches, moi en tenue négligée, nous pointons à une soirée que nous imaginions « petite et bon enfant » mais nous nous rendons compte que tout le monde est tiré à quatres épingles. Il y a comme un petit peu d'attente, nous restons 1h30 dans la file (Stockholm, la ville des files) avant de pouvoir rentrer, nous en profitons dans l'attente pour regarder non sans rire les filles qui se remaquillent et se regardent le popotin à l'intérieur de la salle, profitant du reflet de la vitre sans penser que de notre côté, on voit tout. Nous restons au final un peu plus de 2h à la soirée...

 Quelques lapins, retour à pied...
 

A 1h, le retour, me voici dans le métro, fixant le panneau d'affichage qui annonce que le prochain est à... 5h07. Les affiches des arrêts de bus étant d'une complexité qui touche à l'ésotérisme pour moi, et n'ayant décidement pas envie de me ruiner dans un taxi, je me décide à rentrer à pied. La route est longue, 4-5 kilomètres mais, paradoxe curieux, alors que je me perds dans ma propre ville le jour, je retrouve mon chemin sans problème la nuit. Je longue de jolis endroits, un coin d'eau avec des bateau, un grand cimetierre dont de nombreuses tombes me font penser à des menirs, protégés par les arbres. La musique de Giorgino tourne dans mon mp3, toute une ambiance... Je croise avec surprise quelques lapins, avec lesquels je tente une approche destinée à être ratée, à coup de « kr kr kr » la langue contre le palais. Ils me regardent d'un air suspicieux, difficile à imaginer dans les yeux d'un lapin, puis détalent. Je dépasse Karolinska, c'est bon je suis sur la bonne route! J'arrive vers Solna et après quelques détours dans les nombreuses rues cernées d'immeubles je tombe sur la piste cyclable qui indique « Vastra Skögen », je suis presque arrivé.

 ... de biche!
 

Et c'est là que la chose la plus incroyable de la soirée, qui ne pouvait arriver qu'à moi, arrive. Je vois un escalier et en haut, la station de Vastra Skögen, je suis à 2 minutes de chez moi. Je monte les escaliers, interpelé par un bruit de cyclomoteur et d'outils métalique, qui ne m'effraye pas et me paraît presque naturel. J'arrive en haut des escaliers et je tombe nez à nez (non, à 5 – 10 m, j'exagère) avec deux types, l'un avec un pied de biche cherchant à forcer le rideau métallique du Pressbyrån (presse et bureau de tabac). Pendant quelques secondes mon esprit trouve ça normal puis s'alarme: des cambrioleurs. Je prends alors un virage à 90°, marchant vite mais sans courir, n'ayant pas envie d'attirer l'attention sur moi et de me les retrouver aux trousses. Je les entends brailler des mots en suédois, ne sachant pas si c'est à mon encontre mais ne me retournant pas et accélerant le pas, toujours sans courir. Après quelques dizaines de mètres, en sécurité, je m'apprête à appeler la police, paniquant en cherchant dans ma tête comment je pourrais expliquer en anglais ce que j'ai sous les yeux sans... paniquer! J'entends alors des sirènes et deux voitures surgissent, dont une derrière les cambrioleurs qui détalent sur leur engin, laissant un sac au sol. Je rentre chez moi un peu effrayé par tout ce que je croise, refoulant mon idée de départ d'aller voir plus loin « ce qui se passe ». Dans mon lit je réflechis et n'arrive pas à comprendre pourquoi ils se sont attaqués à un commerce dans une zone aussi peuplée, située de plus près d'une station de métro qui doit surêment être équipée de caméras de surveillance... Pas des professionnels! A suivre si je tombe sur un journal! En tout cas, l'émotion passée, j'ai bien rit et mon sommeil a été peuplé de rêves désopilants dont celui où Julia arpente Stockholm en quête de pâtisseries... A suivre!